Si la majorité des architectes travaillent pour le neuf, la rénovation de patrimoine est une part importante des missions effectuées.
Le Grenelle de l’environnement II impose la réduction des déperditions énergétiques dans l’ensemble du parc immobilier français, y compris pour les bâtiments tertiaires, dans un délai de huit ans à compter du 1er janvier 2012. Si l’objectif de 38%, énoncé dans le Grenelle I, n’a pas été repris (en raison du manque de clarté de cette mesure), il n’en reste pas moins impératif pour les entreprises de se conformer à ces obligations à plus ou moins long terme.
Les expertises de diagnostic de performance énergétique (DPE) sont obligatoires pour tout propriétaire ou bailleur depuis le 1er janvier 2011. Grâce à ces contrôles, plusieurs études ont démontré le vieillissement du parc immobilier français existant, avec plus de 80% des logements situés entre la catégorie D et F.
Cette analyse concerne également le parc immobilier d’entreprise où les performances énergétiques ont un fort impact économique. Si le choix des entreprises se porte essentiellement sur la construction de bâtiments neufs, respectant aujourd’hui les contraintes de réglementation thermique (RT 2012), toutes ne disposent pas des moyens financiers pour ce faire. En outre, la disponibilité de l’immobilier de seconde main est beaucoup plus importante.

Rénover et valoriser
Dans le cadre du Grenelle de l’environnement, l’architecte doit non seulement rénover les bâtiments, mais aussi apporter une valorisation patrimoniale. Pour cela, il doit utiliser les savoir-faire et l’usage de matériaux respectant l’existant, notamment pour les bâtiments anciens.
Face aux nouvelles constructions qui intègrent d’emblée la dernière réglementation thermique (RT 2012), les bâtiments existants vont inéluctablement perdre en valeur immobilière. Bientôt, l’offre de bâtiments à énergie positive (créant plus d’énergie qu’il n’en consomme) et de constructions BBC sera majoritaire sur le marché.

Les autres critères à respecter
La rénovation passe par la redéfinition de la consommation énergétique (isolation, chauffage, etc.), toutefois, les architectes et principaux acteurs de la filière ont d’autres paramètres à respecter, notamment en matière d’environnement socio-économique. Par exemple, l’accessibilité et le confort, la sécurité, la santé (qualité de l’air, de l’eau, pollution sonore, etc.), ou encore l’aménagement de l’espace et du territoire.
La rénovation du parc existant est donc un enjeu considérable pour le marché immobilier. Si la tendance va dans le sens d’un meilleur respect de l’environnement, la totalité des contraintes liées à la rénovation n’est pas suffisamment prise en compte. Pourtant, c’est un pari sur l’avenir et la chasse à la dépense « inutile » aujourd’hui, qui freine les bonnes intentions en matière de développement durable, pourrait s’avérer déterminante demain.
