Combiner souci environnemental et développement économique

Les bouleversements climatiques et l’actualité géopolitique imposent des évolutions majeures à l’économie, notamment en matière d’énergie. Il apparaît en effet que le charbon, le gaz et le pétrole, en plus de rendre la France et l’Europe dépendante de fournisseurs étrangers, contribuent de manière importante au réchauffement climatique à travers les émissions de CO2. Un changement de mix énergétique s’impose donc ; et cela pourrait permettre de créer de nouvelles opportunités d’emplois, comme l’illustre le développement de la filière hydrogène.

La nécessité d’un nouveau mix énergétique

La crise du Covid-19, et plus encore la guerre en Ukraine, ont prouvé la nécessité pour notre pays d’accélérer notre mutation en matière d’énergie, dans une optique de souveraineté énergétique et économique. Cela rejoint d’ailleurs les exigences imposées par les évolutions climatiques. Il est donc plus que jamais indispensable d’adapter l’industrie et la mobilité, pour sortir de la dépendance aux énergies fossiles. Le gouvernement a fait le choix, depuis 2022, de relancer la filière nucléaire, tout en poursuivant le développement des énergies renouvelables. Cependant, l’éolien comme le solaire restent sujets à l’intermittence et ne sont pas stockables ; quand le renouvellement du parc de centrales, en plus de faire débat, ne sera pas effectif avant plusieurs décennies. L’hydrogène s’impose dès lors comme une brique essentielle du futur mix énergétique français et européen, car particulièrement adapté aux usages industriels et à ceux relevant de la mobilité lourde (aussi bien routière et ferroviaire que maritime).

Cependant, le déploiement de l’hydrogène en France implique la création d’unités de production comme d’infrastructures de distribution ad hoc, car il s’agit bien de la mise en place de toute une nouvelle filière industrielle. Cela demandera bien entendu du temps et des investissements considérables, ainsi qu’une politique résolument volontariste de la part des pouvoirs publics (peut-être sur le modèle du Plan IRA de l’administration Biden outre-Atlantique, qui prouve que les Etats-Unis ont bien saisi les opportunités que l’hydrogène pouvait apporter). La création de cette filière pourra toutefois permettre à la France de redevenir une nation industrielle, et ainsi de créer des emplois pérennes et non-délocalisables.

Des opportunités de croissance et d’emploi

La conversion à l’hydrogène de nombreuses industries, comme la sidérurgie et la pétrochimie, pourrait leur permettre de conserver leur compétitivité tout en répondant aux exigences de décarbonation, et ainsi de sauvegarder des emplois existants (comme le prouve l’exemple de l’industrie dans les Hauts-de-France). Toutefois, le déploiement de l’hydrogène, en plus de pérenniser des emplois industriels dans ces secteurs, sous-entend également de nouveaux besoins en termes de main-d’œuvre tout comme de compétences. La formation d’ingénieurs comme d’ouvriers aux techniques nécessaires (l’hydrogène est une matière sensible), s’impose donc comme primordiale, et de nombreuses régions développent aujourd’hui des filières en ce sens. L’hydrogène étant également une solution pour décarboner l’industrie et la mobilité, les emplois dans cette filière émergente répondent de plus à la problématique de sens, de plus en plus importante pour les salariés. Il s’agit donc d’une énergie intéressante à tous les points de vue, économiques comme RSE.

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