La logistique face aux défis des nouveaux modes de consommation

Les bouleversements que nous avons connus au cours des dernières années ont eu de nombreuses conséquences sur nos habitudes de consommation, et certaines d’entre elles ont profondément impacté le secteur de la logistique. Ainsi, l’explosion du e-commerce et de la livraison a-t-elle entraîné de nouvelles problématiques auxquelles les acteurs du transport et de la logistique tentent d’apporter des réponses.

Des évolutions récentes, qui induisent de nouveaux besoins

Si le e-commerce et le recours à la livraison de la part des consommateurs n’ont en soi rien de nouveau, la crise du Covid-19 et les différents épisodes de confinement qui ont marqué les années 2020 et 2021 ont véritablement fait exploser ces phénomènes, les étendant à des pans entiers de la population qui, auparavant, n’y auraient même pas songé. Les logisticiens et transporteurs se sont vus par conséquent confrontés à une explosion de la demande à laquelle ils n’étaient pas préparés et qui demande pour y répondre d’importants investissements que tous ne sont pas en mesure de faire. En parallèle, cet accroissement de la demande a provoqué une importante pénurie de main-d’œuvre, d’autant plus dommageable que les métiers de la logistique sont souvent considérés comme peu attrayants. De ce fait, la logistique est devenue pour nombre d’entreprises une gageure, et de plus en plus préfèrent aujourd’hui rechercher des solutions pour externaliser cette fonction, et ainsi se reconcentrer sur leurs cœurs de métier, davantage porteurs de valeur ajoutée. Toutefois, certaines problématiques restent importantes.

Le dernier kilomètre, un enjeu d’importance pour transporteurs et logisticiens

L’une des problématique majeures pour les entreprises est aujourd’hui celle du dernier kilomètre. Si la crise du Covid a bien sûr provoqué d’importantes tensions sur les échanges internationaux et un renchérissement des prix du transport, notamment maritime ; c’est bien le dernier kilomètre avant la délivrance de la commande au destinataire qui reste la plus couteuse et la plus complexe. Du fait de la véritable guerre à laquelle se livrent les e-commerçants sur les délais de livraison, ainsi que de l’engorgement de plus en plus important des centres-villes, ce dernier kilomètre impose souvent le recours au transport routier (sous toutes ses formes), plus coûteux. Le tri des marchandises implique également des étapes sans réelle valeur ajoutée pour les entreprises, qui doivent adapter leurs process pour rationaliser et optimiser ces phases.

L’importance de la question écologique

Un autre enjeu important est aujourd’hui celui de l’impact écologique (ce qui peut sembler paradoxal alors que, pour livrer en des temps records leurs clients, les logisticiens et transporteurs font circuler des véhicules qui ne sont pas intégralement remplis). Pour répondre à cette demande qui émane de la société et sur laquelle le législateur se montre de plus en plus présent, à travers diverses mesures incitatives ; le secteur de la logistique se doit de revoir bien sûr la composition des flottes, en privilégiant le recours aux nouvelles énergies comme l’électrique ou aux vélos cargos en hypercentre ; mais également ses pratiques. L’optimisation des trajets est ainsi de plus en plus employée, afin de réduire les émissions et de rationnaliser les dépenses de carburant. Mais d’autres pistes, comme le report modal, pourraient également apporter un élément de solution.